Malgré son âge avancé, Monsieur Beneyton n’a rien oublié de ces événements passés, notamment ce jour du 13 juin 1940 où il fut fait prisonnier par l’ennemi. Il fut alors enfermé au fort de Montrouge, à Paris, avant de parvenir à s’évader avec deux autres camarades de sa commune grâce à la complicité d’un garde. Mais la route était encore longue avant de franchir la ligne de démarcation. Après avoir marché de nuit sans quasiment n’avoir rien mangé pendant plusieurs jours, c’est grâce à la complicité d’un limonadier rencontré à Moulins que nos trois compagnons d’infortune purent finalement passer en zone libre et ainsi rejoindre leur contrée natale.

Cette interview a aussi été l’occasion de parler de sa vie d’après, celle d’un marchand de charbon, puis de fuel ; mais également d’évoquer tous ces bals où il fit naguère virevolter sa femme à l’occasion de valses endiablées qui ont marqué les mémoires de l’assistance à tout jamais.

Grand moment d’émotion donc pour toutes les personnes présentes avec cette vie plus que remplie qui nécessitait d’être inscrite dans le marbre pour les générations d’aujourd’hui et de demain. C’est la raison pour laquelle, à l’occasion de la cérémonie du 8 mai prochain, des extraits de cette interview seront publiés en exclusivité sur le site du Progrès. En effet, dans le cadre du 80e anniversaire de la Seconde Guerre mondiale, les services départementaux de l’ONACVG de la région Auvergne – Rhône-Alpes ont décidé que, pour l’année 2021, les prisonniers de guerre seraient mis à l’honneur dans toutes les communes de la région.

Or, si un certain nombre de communes ont déjà pris l’attache du service départemental pour connaître les noms de leurs prisonniers de guerre communaux pour qu’ils soient lus lors de la cérémonie du 8 mai, il était impératif pour le travail de mémoire porté par notre Établissement public que notre dernier prisonnier altiligérien soit mis à l’honneur d’une façon à part.

Pour cette raison, nous tenons une nouvelle fois à remercier sa famille et Monsieur le maire de Saint-Just-Malmont pour nous avoir permis de le rencontrer.

Merci également à Messieurs Hervé Romagon (Co-président de l’ADCPG-CATM) et Dominique Moretton (président de la section CATM de Saint-Just-Malmont) pour nous avoir permis de rentrer en contact avec l’un des doyens de nos ressortissants départementaux. Sans ce lien précieux avec le monde ancien-combattant, l’ONACVG n’aurait rien pu entreprendre pour entretenir la flamme de cette Mémoire locale qui nous tient tous tant à cœur.

Matthieu LE VERGE
Directeur du service départemental de l’ONACVG de la Haute-Loire